Rendez les moufles !
Dans ces conditions on se pose immanquablement la question suivante : que faire pour marquer dignement cet événement ? Se balader ? Faire un yogging ? Prendre un pot en terrasse ? Naaan ! S’entasser dans le seul bar de la ville retransmettant le choc France-Angleterre pour voir son équipe prendre une leçon du rugby? Aaah, là d'accord !
Rendez vous donc dimanche a 11h du matin au bar Le Massillia, charmant troquet au nom de la cite phocéenne et aux couleurs de la boisson locale comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous.
Le Massillia, l'unique bistro marseillais
Avant de m’envoyer une demie heure de marche pour rejoindre cet endroit, je prends soin de téléphone pour confirmer que la retransmission aura bien lieu. Pas evident en effet de trouver un endroit où on s'interesse à ce sport sur un continent où le ballon ovale ne se pratique qu'en combinaison de Robocop... J'appelle donc, et on me confirme que le match est bien diffusé et qu'il y aura de quoi petit-dejeuner. Il devrait même y avoir des croissants!
Prudent, je pars donc ce matin là en ayant déjà petit-dej, et j'ai eu raison, car la populasse des expatriés francais, avide de sport de contact et de boisson jaune, s'était donné rendez vous ici...
Le bar est full bondé. Je parviens tant bien que mal à me degotter une chaise lorsque la serveuse me demande ce que je désire boire. Je lance un coup d'oeil à la ronde, les croissants ne semblent pas de rigueur pour les matchs de rugby, fussent-ils matinaux. Ne souhaitant pas me demarquer du lot de mes compatriotes, apostrophant à tour de rôle le sort, le mauvais état de la pelouse et l'arbitre, je me plie au choix de la masse et commande une biere.
- Blonde, Ambrée, Brune? On a de la Guiness aussi.
- Hummm, oui mais nan c'est un peu tot pour la Guiness...
J'opte pour un demi de blonde (soyons raisonnable, il n'est que 11h). Une seconde suivra pour la seconde mi-temps, heureusement legerement moins catastrophique que la premiere (la mi-temps, pas la biere).
A la fin du match tout le monde sort sur le trottoir, dépité du score (34 à 10 en faveur des englishs) mais reconforté à la chaleur des rayons du soleil de ce splendide dimanche midi.
Je ne suis pas à Montréal depuis suffisamment longtemps pour apprecier à sa juste valeur ce furtif retour au pays, mais j'ai quand même adorer cette petite tranche de vie qui me rappelle non sans une petite nostalgie ma Toulousie d'adoption. Malgré la défaite de Chabal et ses potes, j'entame avec le sourire une belle balade dominicale, balade qui laisse presager de futures bonnes fins de semaine à Montréal dans ses rues baignées de la douce chaleur d'un printemps tant désiré...