Ottawannagain !
De la neige a fondu sous les ponts et de la bière verte de la St-Patrick a coulé depuis mon dernier article. Cette absence – que j’espère remarquée – s’explique par plusieurs choses.
D’abord et avant tout, la météo. On ne m’avait pas prévenu qu’ici le printemps ne suivait pas l’hiver. En effet, il y a 2 semaines l’hiver canadien se terminait pendant que la neige fondait à une vitesse sidérante (quelques jours et pfffffuit, le paysage avait changé, on habitait plus le Grand Nord mais un no man’s land post-apocalyptique de végétation brulée et d’arbres calcinés). Je prenais cet événement comme le signe du déclin de l’hiver et du début des beaux jours. Que nenni ! Nous ne sommes qu’en avril ne l’oublions pas et l’hiver canadien se finissant, il est remplacé par ce que j’aime à qualifier d’ « hiver parisien ». Cet hiver là, bien plus sournois, se caractérise par des températures variant entre 2 et 6°C, un vent prôpre à colporter tous les virus qui n'ont pas encore trouvé preneur et une humidité de 112% - quand il ne s’agit pas d’une pluie glaciale qui vous fait rentrer la tête dans les épaules tandis que les baleines de votre parapluie lâchent une a une sous l’effet des bourrasques (y a que Mary Poppins qui a une dérog à cette règle).
Sans exagérer, j’ai eu plus froid ces deux dernières semaines que dans tout le mois précédent, ou en tout cas, j’ai eu froid différemment, froid « de la mauvaise façon » je dirais, je parle de ce froid humide qui traverse les vetements et qui fait penser qu’on est en train d’attraper la crève.
Autre facteur important de mon cyber-mutisme, la situation professionnelle houleuse dans laquelle je me trouve. Impossible de rentrer dans les détails ici mais depuis quelques semaines, nous savons (moi et toute l’équipe française détachée sur place, soit une vingtaine de personnes) qu’un retour précipite en France n’est pas à exclure, et que quoiqu’il en soit, la durée de notre mission ici sera écourtée, comparativement aux 3 ans d’origine. Ces perspectives moroses ont eu l’impact qu’elles devaient avoir sur notre moral, comme on peut s’en douter.
Anyway (comme on dit ici…), après une phase d’abattement bien compréhensible, nous voici de nouveau à flots, prêts à avaler les kilomètres pour découvrir la faune et la flore du continent. C’est ainsi que nous avons profité du weekend et du retour du soleil pour louer un char et rouler vers Ottawa, la capitale du Canada.
C’est assez curieux de partir d’une grosse ville de 3 millions d’habitants comme Montréal pour aller dans ce qui ressemble a une petite ville de province (700 000 habitants) mais que l’on sait être le centre politique d’un pays large de 5000 km. Généralement une capitale est une grosse ville de part sa population, son activité économique, culturelle, etc; elle s’impose donc naturellement comme capitale.
Or pour Ottawa c’est la seule géographie (et les Anglais !) qui a décidé du sort de cette bourgade. Elle a en effet été désignée par la couronne britannique parce qu’elle se situait a la frontière entre le Canada anglophone et le Canada francophone, ce qui semblait être une bonne idée pour concilier les deux langues « ennemis » (vous pouvez retirer les guillemets selon votre goût ;)
Rendez-vous donc dimanche matin sous un soleil radieux pour prendre connaissance avec notre Kia familiale qui aura au moins le mérite de ne pas nous tenter à frimer !
Notre char du jour
Ludo sera le pilote puisque c’est lui qui a signé les papiers. Le temps de faire connaissance avec la boite automatique (toutes les voitures en Amérique du Nord sont à boite auto) et nous voila sur la route. Le sentiment qui nous envahit alors est une profonde sensation de liberté. On peut enfin aller où bon nous semble. Ça ne parait pas mais le métro, aussi pratique qu’il puisse être, limite les déplacements à un périmètre restreint et à la longue cela devient pesant.
Portés par l’enthousiasme, on se lance sur l’autoroute, lunettes de soleil sur le nez, iPod branche sur l’autoradio, AC/DC à fond les ballons !
L’autoroute est aride (c'est marrant à prononcer plusieurs fois de suite). On s’y attendait mais c’est toujours surprenant. La teinte dominante est le jaune. Les champs d’herbe couchée et jaunie donnent l’impression que c’est le temps des moissons. La teinte complémentaire c’est le noir des branches d’arbres, comme si un cataclysme avait rasé la région.
Paysage-type des 4h de trajet (2h+2h)
Pas le moindre soupçon de vert à perte de vue, et pas le moindre point d’intérêt sur l’autoroute si ce n’est une multitude de ces fermes qui personnelement me rappellent le Magicien d’Oz, ou le film Twister si Oz vous parle pas ! J’ai oublié d’en prendre en photo mais je me rattraperai une prochaine fois. En attendant voici un autre mythe qui peuple l’imaginaire Nord-Américain : la Ford Mustang, ici dans sa mouture années 2000 (on ne croise presque jamais de modèles années 60).
On fait des Baaang, en Ford Mustaaang…
Arrivée à Ottawa vers 12h30. Première bonne surprise : il y a des choses à y voir ! On nous avait déconseillé cette ville, car il n’y avait soit disant rien à y faire mais il s’avère qu’elle assume pleinement son rôle de capitale en arborant quantité de bâtiments de différents styles architecturaux, d’influence britannique pour l’essentiel.
Le Parlement, vu depuis le musée
On file directement vers le Musée des Civilisations, car notre temps est compté, la journée va être courte. Diner rapide sur place (diner = repas du midi ici) et séance photo en extérieur. Illustrations :
Au premier plan, des sculptures produites pour l’exposition universelle de Montréal en 1967
Salut les gens !
Le musée est une œuvre d’art à lui tout seul, la roche érodée qui compose l’ouvrage donne le sentiment que le bâtiment a été creusé dans un gigantesque rocher battu par les vents pendant des milliers d’années, et l’architecture tout en courbes fait penser a du Gaudi, manque quelques degrés Celsius et on se croirait a Barcelone ! Détail :
Pas d’angles droits !
L’exposition ne manque pas non plus d’intérêt. En l’espace de 2h on déambule a travers 1000 ans d’histoire canadienne grâce a des reconstitutions qui nous plongent successivement dans le quotidien des Vikings, Indiens, pionniers, habitants de la Nouvelle-France, ouvriers, immigrants d’Europe de l’est, etc.
Dans le hall du musée se tiennent également quelques statues – ou plutôt leur moules – d'œuvres inspirées de l'imaginaire indien. Voici mes deux préférées:
L'esprit de l'Ocean
L'original de la gravure qu'on retrouve sur les billets de 20$
Un billet de 20$, voyez je vous niaise pas!
Detail de la sculpture qu'on voit pas sur le billet!
Pressés par le temps, on a baclé la fin du musée pour aller voir de plus près le Parlement. Cette grande batîsse rappelera surement quelque chose à ceux qui ont deja fait un saut à Londres. Oui, c'est bien le meme style architectural que le Parlement britannique, et ca s'appelle du neo-gothique si je ne me trompe pas. La sonnerie du carillon apporte à mon sens la preuve irrefutable de l'inspiration londonienne: c'est la meme que celle de Big Ben!
Pour finir, quelques vues de ce qu'on a eu le temps d'apercevoir d'Ottawa pendant notre passage eclair:
voila c'est tout pour aujourd'hui, a bientot en esperant que le prochain article ne tarde pas autant que celui-ci à venir ... et qu'il soit porteur de bonnes nouvelles...
D’abord et avant tout, la météo. On ne m’avait pas prévenu qu’ici le printemps ne suivait pas l’hiver. En effet, il y a 2 semaines l’hiver canadien se terminait pendant que la neige fondait à une vitesse sidérante (quelques jours et pfffffuit, le paysage avait changé, on habitait plus le Grand Nord mais un no man’s land post-apocalyptique de végétation brulée et d’arbres calcinés). Je prenais cet événement comme le signe du déclin de l’hiver et du début des beaux jours. Que nenni ! Nous ne sommes qu’en avril ne l’oublions pas et l’hiver canadien se finissant, il est remplacé par ce que j’aime à qualifier d’ « hiver parisien ». Cet hiver là, bien plus sournois, se caractérise par des températures variant entre 2 et 6°C, un vent prôpre à colporter tous les virus qui n'ont pas encore trouvé preneur et une humidité de 112% - quand il ne s’agit pas d’une pluie glaciale qui vous fait rentrer la tête dans les épaules tandis que les baleines de votre parapluie lâchent une a une sous l’effet des bourrasques (y a que Mary Poppins qui a une dérog à cette règle).
Sans exagérer, j’ai eu plus froid ces deux dernières semaines que dans tout le mois précédent, ou en tout cas, j’ai eu froid différemment, froid « de la mauvaise façon » je dirais, je parle de ce froid humide qui traverse les vetements et qui fait penser qu’on est en train d’attraper la crève.
Autre facteur important de mon cyber-mutisme, la situation professionnelle houleuse dans laquelle je me trouve. Impossible de rentrer dans les détails ici mais depuis quelques semaines, nous savons (moi et toute l’équipe française détachée sur place, soit une vingtaine de personnes) qu’un retour précipite en France n’est pas à exclure, et que quoiqu’il en soit, la durée de notre mission ici sera écourtée, comparativement aux 3 ans d’origine. Ces perspectives moroses ont eu l’impact qu’elles devaient avoir sur notre moral, comme on peut s’en douter.
Anyway (comme on dit ici…), après une phase d’abattement bien compréhensible, nous voici de nouveau à flots, prêts à avaler les kilomètres pour découvrir la faune et la flore du continent. C’est ainsi que nous avons profité du weekend et du retour du soleil pour louer un char et rouler vers Ottawa, la capitale du Canada.
C’est assez curieux de partir d’une grosse ville de 3 millions d’habitants comme Montréal pour aller dans ce qui ressemble a une petite ville de province (700 000 habitants) mais que l’on sait être le centre politique d’un pays large de 5000 km. Généralement une capitale est une grosse ville de part sa population, son activité économique, culturelle, etc; elle s’impose donc naturellement comme capitale.
Or pour Ottawa c’est la seule géographie (et les Anglais !) qui a décidé du sort de cette bourgade. Elle a en effet été désignée par la couronne britannique parce qu’elle se situait a la frontière entre le Canada anglophone et le Canada francophone, ce qui semblait être une bonne idée pour concilier les deux langues « ennemis » (vous pouvez retirer les guillemets selon votre goût ;)
Rendez-vous donc dimanche matin sous un soleil radieux pour prendre connaissance avec notre Kia familiale qui aura au moins le mérite de ne pas nous tenter à frimer !
Notre char du jourLudo sera le pilote puisque c’est lui qui a signé les papiers. Le temps de faire connaissance avec la boite automatique (toutes les voitures en Amérique du Nord sont à boite auto) et nous voila sur la route. Le sentiment qui nous envahit alors est une profonde sensation de liberté. On peut enfin aller où bon nous semble. Ça ne parait pas mais le métro, aussi pratique qu’il puisse être, limite les déplacements à un périmètre restreint et à la longue cela devient pesant.
Portés par l’enthousiasme, on se lance sur l’autoroute, lunettes de soleil sur le nez, iPod branche sur l’autoradio, AC/DC à fond les ballons !
L’autoroute est aride (c'est marrant à prononcer plusieurs fois de suite). On s’y attendait mais c’est toujours surprenant. La teinte dominante est le jaune. Les champs d’herbe couchée et jaunie donnent l’impression que c’est le temps des moissons. La teinte complémentaire c’est le noir des branches d’arbres, comme si un cataclysme avait rasé la région.
Paysage-type des 4h de trajet (2h+2h)Pas le moindre soupçon de vert à perte de vue, et pas le moindre point d’intérêt sur l’autoroute si ce n’est une multitude de ces fermes qui personnelement me rappellent le Magicien d’Oz, ou le film Twister si Oz vous parle pas ! J’ai oublié d’en prendre en photo mais je me rattraperai une prochaine fois. En attendant voici un autre mythe qui peuple l’imaginaire Nord-Américain : la Ford Mustang, ici dans sa mouture années 2000 (on ne croise presque jamais de modèles années 60).
On fait des Baaang, en Ford Mustaaang…Arrivée à Ottawa vers 12h30. Première bonne surprise : il y a des choses à y voir ! On nous avait déconseillé cette ville, car il n’y avait soit disant rien à y faire mais il s’avère qu’elle assume pleinement son rôle de capitale en arborant quantité de bâtiments de différents styles architecturaux, d’influence britannique pour l’essentiel.
Le Parlement, vu depuis le muséeOn file directement vers le Musée des Civilisations, car notre temps est compté, la journée va être courte. Diner rapide sur place (diner = repas du midi ici) et séance photo en extérieur. Illustrations :
Au premier plan, des sculptures produites pour l’exposition universelle de Montréal en 1967Salut les gens !Le musée est une œuvre d’art à lui tout seul, la roche érodée qui compose l’ouvrage donne le sentiment que le bâtiment a été creusé dans un gigantesque rocher battu par les vents pendant des milliers d’années, et l’architecture tout en courbes fait penser a du Gaudi, manque quelques degrés Celsius et on se croirait a Barcelone ! Détail :
Pas d’angles droits !L’exposition ne manque pas non plus d’intérêt. En l’espace de 2h on déambule a travers 1000 ans d’histoire canadienne grâce a des reconstitutions qui nous plongent successivement dans le quotidien des Vikings, Indiens, pionniers, habitants de la Nouvelle-France, ouvriers, immigrants d’Europe de l’est, etc.
Dans le hall du musée se tiennent également quelques statues – ou plutôt leur moules – d'œuvres inspirées de l'imaginaire indien. Voici mes deux préférées:
L'esprit de l'OceanL'original de la gravure qu'on retrouve sur les billets de 20$Un billet de 20$, voyez je vous niaise pas!Detail de la sculpture qu'on voit pas sur le billet! Pressés par le temps, on a baclé la fin du musée pour aller voir de plus près le Parlement. Cette grande batîsse rappelera surement quelque chose à ceux qui ont deja fait un saut à Londres. Oui, c'est bien le meme style architectural que le Parlement britannique, et ca s'appelle du neo-gothique si je ne me trompe pas. La sonnerie du carillon apporte à mon sens la preuve irrefutable de l'inspiration londonienne: c'est la meme que celle de Big Ben!
Pour finir, quelques vues de ce qu'on a eu le temps d'apercevoir d'Ottawa pendant notre passage eclair:
voila c'est tout pour aujourd'hui, a bientot en esperant que le prochain article ne tarde pas autant que celui-ci à venir ... et qu'il soit porteur de bonnes nouvelles...